Les Affections Longue Durée (ALD) sont au cœur des préoccupations du système de santé français. La raison ? Elles représentent une part significative des dépenses de santé. Mais surtout : un enjeu majeur de bien-être pour les patients concernés.

Cet article vise à éclairer de manière complète les modalités de reconnaissance, de prise en charge et les droits des patients atteints de maladies chroniques ou de longue durée. Que vous soyez directement concerné, aidant familial ou simplement curieux de comprendre ce dispositif, vous trouverez ici les informations pour naviguer dans le labyrinthe administratif et médical des ALD. À l’image de notre solution de téléassistance, notre but est de vous aider dans votre quête d’autonomie.

Qu’est-ce qu’une Affection Longue Durée (ALD) ?

L’Affection Longue Durée (ALD) désigne une catégorie de maladies graves et/ou chroniques qui requièrent des traitements prolongés et des soins coûteux. En France, le système de santé offre une prise en charge à 100 % des coûts liés aux traitements de ces maladies, sous certaines conditions, via le régime d’assurance maladie. Un des objectifs est de préserver la santé des seniors (autant que possible).

Pour être éligible à une ALD, le patient doit souffrir d’une des affections inscrites sur une liste prédéfinie par le ministère de la Santé, qui comprend 30 maladies graves comme certains cancers, le diabète de type 1 et 2 et la sclérose en plaques (entre autres). La reconnaissance d’une ALD se fait sur la base d’un protocole de soins établi par le médecin traitant et validé par le médecin conseil de l’Assurance Maladie.

Cette reconnaissance permet non seulement une prise en charge financière des soins liés à la maladie, mais offre également une protection contre le surcoût que peuvent engendrer les soins continus nécessaires pour gérer des conditions chroniques. Cela soulage financièrement les patients et leur permet de se concentrer sur leur santé (plutôt que sur les implications financières de leur condition).

Quelle est la différence entre ALD et “longue maladie” ?

Les termes “Affection Longue Durée” (ALD) et “longue maladie” sont souvent utilisés de manière interchangeable dans le langage courant, mais ils renvoient à des concepts qui, bien que similaires, possèdent des nuances importantes dans le cadre du système de santé français.

Le terme “longue maladie” n’est pas une désignation officielle utilisée par l’Assurance Maladie. Il peut donc prêter à confusion. Historiquement, il était utilisé pour décrire des conditions médicales graves nécessitant des traitements de longue durée, un suivi médical intensif et des aides financières (pour palier l’invalidité de la personne). Avec le temps, ce terme a souvent été assimilé à celui d’ALD, bien que techniquement, “longue maladie” n’ait pas de définition administrative précise ou de liste de conditions éligibles associée.

“ALD” est ainsi le seul terme utilisé officiellement pour désigner une prise en charge spécifique par l’Assurance Maladie, avec des critères et des procédures clairement définis pour bénéficier de cette prise en charge.

Quels sont nos droits quand on est en ALD ?

Quand une personne est reconnue en Affection Longue Durée, elle bénéficie de droits spécifiques et d’aides financières destinées à alléger le fardeau des traitements médicaux prolongés et coûteux. Voici un aperçu des principaux droits et aides disponibles pour les patients en ALD.

Le droit le plus important pour les personnes en ALD est la prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie des soins et des traitements liés à l’affection reconnue. Cette couverture comprend les consultations médicales, les médicaments, les analyses médicales et les traitements nécessaires prescrits par un médecin.

La prise en charge est basée sur les tarifs conventionnels (et ne couvre donc pas les dépassements d’honoraires). À ce propos, certaines réglementations protègent les patients en ALD contre les dépassements d’honoraires abusifs. Les médecins adhérant à un contrat d’accès aux soins s’engagent à limiter leurs dépassements d’honoraires pour les patients en ALD.

Les patients en ALD sont également exonérés du ticket modérateur, ce qui signifie qu’ils n’ont pas à payer la part habituellement laissée à la charge du patient pour les soins couverts par l’Assurance Maladie. Cela concerne les soins en rapport avec l’ALD, mais ne s’applique pas aux soins qui ne sont pas liés à la maladie.

Pour les coûts non couverts par l’Assurance Maladie, comme les dépassements d’honoraires ou certains dispositifs médicaux spéciaux, les patients en ALD peuvent bénéficier de compléments par leur assurance santé complémentaire. Certaines assurances proposent des contrats spéciaux pour les patients en ALD.

Les patients en ALD peuvent aussi bénéficier de diverses aides sociales, comme des aides pour le transport, pour les traitements médicaux ou pour l’aménagement du domicile. Des associations offrent également un soutien aux personnes souffrant de certaines maladies chroniques ou graves, en fournissant des informations, du soutien psychologique, et parfois de l’aide financière.

Enfin, les droits des travailleurs en ALD comprennent des dispositions pour l’aménagement des horaires et des conditions de travail, ainsi que la protection contre le licenciement en raison de la maladie. Les employeurs sont tenus de considérer sérieusement les adaptations nécessaires pour permettre au salarié de continuer à travailler malgré sa maladie.

Un médecin examinant un dossier d'Affection longue durée

Comment être reconnu en Affection Longue Durée ?

Pour être reconnu en Affection Longue Durée (ALD), il est essentiel de suivre un processus bien défini, qui implique étroitement votre médecin traitant et l’Assurance Maladie. Voici les 5 étapes clés et les critères médicaux nécessaires pour obtenir le statut d’ALD.

Étape 1 : Consultation avec le médecin traitant

Le processus débute par une consultation avec votre médecin traitant, qui évaluera votre condition médicale pour déterminer si elle correspond aux critères d’une des ALD reconnues par la Sécurité sociale. Ce sont généralement des maladies qui nécessitent des traitements coûteux et prolongés.

Étape 2 : Rédaction du protocole de soins

Si votre médecin estime que votre situation médicale relève d’une ALD, il rédigera un protocole de soins. Ce document détaille votre diagnostic, le traitement prévu et les soins nécessaires. Il servira de base à la demande de reconnaissance de votre ALD.

Étape 3 : Soumission du protocole de soins à l’Assurance Maladie

Une fois le protocole de soins établi, votre médecin l’envoie à l’Assurance Maladie pour évaluation. Le médecin-conseil de l’Assurance Maladie examinera le protocole pour vérifier si les conditions médicales (et les traitements proposés) correspondent aux critères d’éligibilité pour une ALD.

Étape 4 : Évaluation par le médecin-conseil

Le médecin conseil de l’Assurance Maladie évaluera votre dossier sur la base des informations médicales fournies. Cette évaluation est cruciale pour la décision finale. Le médecin-conseil peut demander des informations supplémentaires ou une consultation supplémentaire pour mieux comprendre votre cas.

Étape 5 : Décision de l’Assurance Maladie

Si le médecin-conseil valide votre protocole de soins, vous serez officiellement reconnu en ALD. Vous recevrez alors une notification vous informant de la prise en charge à 100 % des soins liés à votre affection par l’Assurance Maladie.

Important : les critères médicaux pour l’ALD sont stricts et définis par la liste officielle des 30 affections de longue durée. Votre maladie doit nécessiter des soins continus pendant au moins 6 mois et engendrer des coûts significatifs pour être considérée.

Comment arrêter une Affection de Longue Durée ?

Mettre fin à une ALD est un processus qui dépend de l’évolution de l’état de santé du patient et des décisions médicales. La première étape est une réévaluation médicale. Le médecin traitant ou le médecin conseil de l’Assurance Maladie examine le patient pour déterminer si les critères médicaux justifiant l’ALD sont toujours présents. Cette évaluation est cruciale car une ALD n’est maintenue que tant que la condition médicale nécessite un traitement prolongé et des soins coûteux.

Après réévaluation, si le médecin constate une amélioration notable ou une rémission de la maladie, il peut proposer de mettre fin au statut d’ALD. Cette proposition est ensuite examinée par le médecin conseil de l’Assurance Maladie, qui prend la décision finale. La cessation de l’ALD sera effective si le médecin-conseil valide cette proposition.

Si la décision est prise de mettre fin à l’ALD, le patient reçoit une notification officielle de la part de l’Assurance Maladie. Cette notification explique les raisons de la décision et informe le patient de la date à laquelle les bénéfices associés à l’ALD cesseront.

Lorsque l’ALD est terminée, la prise en charge à 100 % des traitements spécifiques à cette affection s’arrête également. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement que le patient ne recevra plus de soutien médical. Il continuera de recevoir les soins nécessaires selon les modalités standard de l’Assurance Maladie, mais avec les participations habituelles.

Si un patient n’est pas d’accord avec la décision de mettre fin à son ALD, il a le droit de faire appel. Ce processus implique une nouvelle évaluation et, potentiellement, la consultation d’experts médicaux supplémentaires pour réexaminer le cas.

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Retrouvez, en quelques questions, un résumé de notre article

  • Comment expliquer les Affections de Longue Durée ?

    Les ALD sont des maladies qui nécessitent des soins continus pendant une période prolongée, souvent toute la vie du patient. Ces maladies sont caractérisées par leur gravité ou la nécessité d’un traitement coûteux qui justifie une prise en charge financière spéciale de la part de l’Assurance Maladie. Les ALD incluent des conditions telles que le diabète, certains types de cancer, et des maladies cardiovasculaires graves.

  • Qui décide de la mise en ALD ?

    Autrement dit : qui décide de mettre une personne en longue maladie ? La mise en ALD est décidée par le médecin conseil de l’Assurance Maladie, sur la base d’un protocole de soins établi par le médecin traitant du patient. Le médecin traitant propose la mise en ALD en rédigeant ce protocole qui décrit la maladie, les traitements nécessaires et la justification pour une prise en charge à 100 %. Le médecin-conseil évalue ensuite la demande pour assurer qu’elle répond aux critères médicaux et réglementaires définis par la santé publique.