D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la maltraitance des personnes âgées et/ou handicapées reste un sujet encore tabou. On compte en France au cours du premier trimestre 2022 pas moins de 2424 dossiers ouverts pour maltraitances, présentant une augmentation de 691 dossiers par rapport au premier trimestre 2021. C’est un phénomène qui manque de considération sur la scène publique. Pour beaucoup de personnes encore, elle doit être considérée comme une affaire privée… Néanmoins, les faits et témoignages s’accumulent. Ces éléments marquent une prise de conscience sociale et indiquent que la maltraitance des personnes âgées est un vrai problème de santé publique, ainsi qu’un problème sociétal. Il devient urgent d’agir en prévention, de promouvoir la bientraitance et de s’équiper de solution permettant de donner l’alerte comme la téléassistance.

Qu’est-ce que la maltraitance des personnes âgées ?

La maltraitance des personnes âgées est une atteinte à l’intégrité d’une personne. Elle constitue une violation des droits de l’Homme. Le Conseil de l’Europe a d’ailleurs défini cette négligence ou cette violence comme « tout acte ou omission commis par une personne (ou un groupe) s’il porte atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle ou psychique ou à la liberté d’une personne (ou d’un groupe) ou compromet gravement le développement de sa personnalité et/ou nuit à sa sécurité financière. ».

Pour lutter efficacement contre la maltraitance des personnes âgées et définir les aides adéquates, il faut tout d’abord la comprendre et savoir la détecter. Découvrez ici tous nos conseils.

Les différents types de maltraitance des personnes âgées

Plusieurs types de maltraitances sont répertoriés :

  • La maltraitance psychologique : c’est une violence mentale, morale ou émotionnelle caractérisée par des brimades, de l’humiliation, du harcèlement, etc.
  • La maltraitance physique : ce sont des coups portés sur les personnes âgées, ou encore des soins effectués de façon brutale, des contentions injustifiées, une privation de nourriture, de sommeil, etc.
  • La maltraitance sexuelle : on parle ici de viol, agression ou atteinte sexuelle.
  • La maltraitance financière : ceci regroupe les vols et différentes fraudes dont peuvent être victimes les seniors.
  • La maltraitance médicale : elle revêt des formes diverses comme l’atteinte à la santé de la personne en la privant ou en abusant de soins, de médicaments, etc.
  • La maltraitance civique : elle définit les cas où la personne est privée de sa liberté (lorsqu’elle se fait confisquer ses papiers d’identité par exemple) ou bien lorsqu’elle est victime d’une mesure juridique abusive (tutelle).

A l’intérieur de ces types, on classe également :

  • Les maltraitances par inadvertance : ces négligences involontaires sont infligées par des personnes maltraitantes sans le vouloir et le savoir.
  • Les maltraitances intentionnelles : il s’agit de violences ou négligences volontaires ayant pour objectif l’intention de nuire à la personne âgée.

Où et par qui sont commises ces maltraitances sur les personnes âgées ?

Toujours d’après l’Organisation mondiale de la santé, près d’une personne âgée sur 10 est confrontée à la maltraitance. En France, 73% des cas signalés, les plus fréquemment cités étant les violences psychologiques, se déroulent à leur domicile. Un chiffre logique, puisque près de 95% des seniors vivent encore chez eux. Le taux d’hébergement dans des établissements spécialisés (comme les EHPAD) reste faible à 4%.

Les auteurs de ces violences font en majorité partie de l’entourage familial : enfants ou conjoints. Les professionnels de santé évoluant dans les établissements de soins pour personnes âgées sont loin derrière les signalements effectués.

Victimes et auteurs de maltraitances : quelles sont les personnes les plus à risque ?

Bien entendu, il n’existe pas de profil type de personnes âgées susceptibles d’être victimes. Cependant, on constate que certains facteurs de risque interviennent dans les maltraitances qui peuvent être infligées aux victimes comme :

  • Leur niveau de dépendance (une santé physique et/ou mentale dégradée, des troubles cognitifs, un handicap). Si votre proche est dans cette situation, n’hésitez pas à consulter notre article sur la perte d’autonomie des personnes âgées.
  • Un abus médicamenteux, d’alcool ou de drogues.
  • Être une femme. Il s’agit d’un facteur de risque plus élevé de violence en cas d’isolement, d’éloignement avec la famille ou de décès du conjoint.

En ce qui concerne les auteurs de ces violences, on distingue la plupart du temps des aidants :

  • En situation de stress ou d’épuisement liée à l’accumulation (aide au proche âgé, gestion de sa situation personnelle, de son travail…).
  • En manque d’information, de connaissance ou de formation pour s’occuper d’une personne âgée dépendante.
  • En situation d’isolement car prendre soin de son proche ne lui permet pas de maintenir un lien social et parfois même une activité professionnelle.
  • Avec des problèmes financiers ou matériels.
Comment lutter contre la maltraitance des seniors ?

Comment détecter des cas de maltraitance et comment aider une personne dans cette situation ?

Malheureusement, les actes de maltraitance sur les personnes âgées peuvent être bien souvent difficiles à détecter. Comme nous l’avons vu auparavant, elle revêt des formes multiples, aussi bien actives que passives, combinées à de nombreux facteurs de risque. Cependant il existe des signes permettant de déceler si une personne âgée est victime de violences. Voici nos conseils.

La détection de la maltraitance

Chez la personne âgée victime de violences et/ou négligences, ces situations peuvent vous alerter :

  • Elle montre de la peur, de la méfiance ou encore de l’angoisse.
  • Elle semble être dépressive : trouble de l’appétit / du sommeil, grande fatigue, dévalorisation…
  • Elle est victime de chutes à répétition.
  • Elle porte des blessures ou des signes de coups lorsque les violences sont physiques.

En parallèle, la façon de se comporter de l’aidant peut aussi vous alerter :

  • Il dévalorise son proche âgé.
  • Il lui fait des réprimandes et/ou le place en situation d’isolement.

Le signalement de la maltraitance

Lorsque vous êtes victime, témoin ou même lorsque vous soupçonnez une maltraitance : il est primordial de la signaler. Sachez que vous n’êtes pas seul face à cette situation, même lorsque vous pensez être maltraitant. Si c’est le cas, alors n’hésitez pas à vous rapprocher de groupes de soutien ou encore à faire appel au baluchonnage ou relayage (un système de répit accordé aux aidants).

Il existe différentes façons de faire le signalement de la maltraitance des personnes âgées, en fonction de l’urgence de la situation notamment.

  • Lorsque le maltraitant est un professionnel évoluant dans un établissement spécialisé : il faut dans ce cas contacter son supérieur hiérarchique et/ou la Direction de l’établissement. Pour les EHPAD, il est également possible de contacter l’Agence régionale de santé (ARS) et les services sociaux du Conseil départemental.
  • Le Gouvernement a mis en place des services d’aide à travers une plateforme nationale d’écoute dédiée aux personnes âgées victimes de maltraitance. Elle peut être contactée par téléphone au 3977 ou via un formulaire sur le site 3977.fr.
  • Ce signalement, qu’il soit prouvé ou présumé, peut aussi être effectué auprès du Procureur et de la Gendarmerie ou Police. C’est inscrit dans le Code pénal.

La prévention peut aussi passer par un dispositif d’assistance 24h/24

Les situations de maltraitance envers les personnes âgées sont complexes à déceler, par conséquent les mesures de protection tardent souvent à être mises en place. Cependant, il existe des solutions permettant d’aider chaque personne, qu’elle soit victime ou auteur, confrontée à ces violences.

Savez-vous qu’il existe aussi des services d’assistance 24/24 qui accompagnent les personnes âgées à domicile au quotidien ? C’est le cas de notre téléassistance senior Filien Online. C’est un service qui s’installe au sein de la maison. Il permet de lancer une alerte facilement avec un bip en cas de chute, malaise ou encore maltraitance. Une équipe professionnelle, disponible 24h/24, répond à l’appel et fait intervenir rapidement les secours. Chaque opérateur du centre d’écoute est spécifiquement formé à l’écoute des personnes âgées ou en situation de handicap. Il saura accompagner la personne, la rassurer et lui apporter toute sa bienveillance jusqu’à l’arrivée des secours. En plus, chez Filien, nous nous assurons toujours que l’abonné à notre service de téléassistance senior soit en sécurité avant de mettre fin à l’appel.